Mécanisme Respiratoire Primaire

vs

Motilité Musculaire Permanente

Nous traiterons ici de l’étude comparative  entre le MRP et la MMP concernant les mécaniques physiologiques qui gèrent l’activité humaine et que nous avons pu mettre en évidence grâce à la palpation.

Les données physiologiques concernées sont décrites succinctement sur ce site.

Pour bien comprendre, il est évidemment préférable d’avoir réalisé, auparavant, les tests proposés dans le dossier « Mise en évidence palpatoire de la MMP ».

Les forces en présence

Le Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP)

Même s’il a été pressenti auparavant, c’est à W.G. Sutherland que nous devons l’émergence du MRP.

Ce mécanisme est décrit comme ayant une rythmicité allant de 6 à 12 rythmes par minutes.

On lui décrit deux phases, une phase d’expansion (inspir) et une phase de contraction (expir).

Lors des phases d’inspir les membres supérieurs et inférieurs décrivent des rotations externe et réciproquement.

Ces inspirs et expirs sont décrites comme indépendantes de la respiration costo-diaphragmatique.

Le rythme du MRP est le même dans tout le corps, la source du MRP étant unique.

La Motilité Musculaire Permanente (MMP)

Décrite depuis longtemps déjà, une thèse d’une activité musculaire fut défendue par Frederick Becker de l’université du Michigan.

Il pensait que la mobilité du rythme crânio-sacré pouvait résulter de la réponse tonique des muscles extra-dure-mériens. Cette théorie fût mise à mal par J.E. Upledger au prétexte que les muscles dénervés des paraplégiques semblaient bouger à 20 / 30 rythmes par minute, ce qui paraissait incompatible avec le fonctionnement du système crânio-sacré. (Thérapie crânio sacrée – J.C. Herniou)

Cette thèse est a nouveau défendue en 2004 au sein de l’association « Teutaros », qui fut agéée par l’ONU comme ONG en 2012 sur le dossier de la MMP.

La MMP décrit des rythmes de 4 à 20 / 30 rythmes par minute. Les chaînes musculaires peuvent avoir des rythmes différents.

L’origine en est la contraction et le relâchement des muscles squelettiques.

Ces contractions sont caractérisées par leurs fonctionnement en chaînes musculaires qui travaillent en alternance (pendant qu’un groupe musculaire se contracte, l’autre se relâche et réciproquement).

Le but de ces contractions étant d’assumer la circulation du retour veineux, la circulation lymphatique (sans doute), le drainage articulaire et celui des tissus en général.

Tableau comparatif des forces en présence

Caractéristiques MRP MMP
Les moteurs LCR ou autres Muscles (tous)
Puissance motrice Faible Forte
Caractéristiques mécaniques Inspir / Expir Roues dentées
Ryhtmicité Unique Multiples
Relation avec la respiration thoracique Non Oui
Explique les asynchronismes Non Oui
Explique les grandes marées Non Oui
Explique le retour Veineux Non Oui
Détermine la correspondance entre les vertèbres et les os du crâne Non Oui

Les moteurs :

Pour la MMP, il s’agit des contractions musculaires permanentes que nous pouvons ressentir. Les origines sont multiples.
Pour le MRP, la théorie la plus répandue est encore celle de la production du Liquide Céphalo-Rachidien au niveau des plexus choroïdes. L’origine est unique.

La puissance :

Pour la MMP, chaque muscle du corps intervient dans la mobilisation des articulations et des tissus.
Pour le MRP, il est difficile d’imaginer qu’une force nécessairement faible pour ne pas contrarier les processus intra-méningé puisse exercer des actions à distance, des mobilisations aussi intenses que celles que nous pouvons ressentir.

Les caractéristiques mécaniques :

Pour la MMP l’alternance des contractions musculaires entrainera des mouvements de rotations axiales des articulations. Ces mouvements articulaires fonctionnent sur le mode des “roues dentées“. À l’inspir le fémur fait une rotation externe mais le tibia sous le fémur fait une rotation interne (hors cadre lésionnel).
Pour le MRP, la production et la résorption du LCR provoqueraient des phénomènes d’expansions / concentrations. À l’inspir tous les membres font une rotation externe.

Les rythmes :

Concernant la MMP, nous retrouvons des rythmes allant de 4 à 30 cycles par minute et en fonctions des lésions musculaires. Ces rythmes sont également retrouvés biologiquement avec les ondes SPOC qui pourraient être la traduction de la MMP in vitro. Nous trouverons au sein d’un même sujet, ou bien même d’un membre, plusieurs muscles ayant des rythmicité différentes.
Pour le MRP, il n’y a qu’un seul rythme lié à la production du LCR. Mais la sécrétion du LCR se fait sur le temps systolique cardiaque, donc 72 fois par minute…

Les relations avec la respiration thoracique diaphragmatique :

– Pour la MMP, les inspirs et expirs thoraco-diaphragmatiques vont gérer la course interne ou externe des muscles. Toutes les chaines musculaires ont une relation, et une seule, avec les articulations dorsales, costales, omovertébrale ou xiphoïdienne.
– Pour le MRP, il n’y a pas de relation établie

Concernant les asynchronismes :

La MMP peut traiter les torsions temporales, nous pouvons même les produire.
Le MRP ne propose pas de théorie tangible les expliquant. Les traitements ostéopathique classique améliorent les pertes d’amplitudes des temporaux mais ne supprime pas la lésion originelle.

Concernant le balayage et les grandes marées :

La MMP grâce aux notion de balayage explique les rythmes des grandes marées.
Le MRP ne traite pas des notions de balayage que nous n’avons pas abordés ici.

Le retour veineux :

Le muscle est une pompe veineuse qui s’arrête lors de l’ultime rigidité.

Correspondance entre les vertèbres et les os du crâne :

Les os du crâne font partie intégrante des chaînes myo-articulaires de la MMP. Nous avons pu les déterminer grâce aux lésions de pertes de rythmes ou lors des désynchronisations. Par exemple la 5ème cervicale correspond à l’ethmoïde, en libérant l’articulaire entre la 5ème et 6ème cervicale vous pourrez, le plus souvent, lever un symptôme d’obstruction nasale homolatérale. Le patient doit ressentir la narine s’ouvrir dans les 30 secondes puis attendre 5 à 10 minutes pour une ouverture complète.

 

Pour conclure

Le MRP trouve aujourd’hui beaucoup de détracteurs parmi les Ostéopathes eux-mêmes. Les caractéristiques le décrivant ne se retrouvent pas en clinique à partir du moment ou la main du thérapeute appréhende la rythmicité musculaire. Cet apprentissage demande plus de temps et de travail et il n’est jamais enseigné dans les écoles d’Ostéopathie. La MMP a pour elle, l’avantage d’être cohérente avec ce qui vit sous nos mains. Elle répond à de multiples questions concernant la physiologie, les mécanismes lésionnels et la symptomatologie.

Il faut en moyenne une trentaine d’années pour qu’un paradigme puisse être compris et accepté.

 

Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé…
Albert Einstein