La palpation

Ce qui fait la grande spécificité d’un ostéopathe c’est sa capacité à percevoir les “mouvements“ qui animent le corps de façon permanente. Et cette motilité est particulièrement décriée par les détracteurs de cette médecine. Certes aujourd’hui aucune étude scientifique n’a mis en évidence, aujourd’hui, cette activité, mais a-t-on vraiment cherché ? Qu’en est-il des subventions légitimes allouées aux Ostéopathes afin de faire évoluer leur expertise ?
Il y a plusieurs dizaine de milliers d’ostéopathes de par le monde qui perçoivent ces phénomènes et il ne s’agit certainement pas d’une vue de l’esprit comme nous allons essayer de le voir…

Que et comment percevoir ?

Nous ne sommes pas égaux quand à la capacité de palper, de sentir les tissus se mouvoir sous nos mains. Certains pourront percevoir ces mobilités au bout de quelques secondes alors que certains Ostéopathes ne les perçoivent pas…
Ces perceptions, si elles ne sont pas ressenties d’emblée peuvent être acquises à force de travail et d’expérimentations diverses… Alors soyez patient

Les exercices suivant vous permettrons de tester vos capacités palpatoires, mais également de mettre en évidence certaines caractéristiques de cette motilité.

Les premiers exercices permettront peut-être au néophytes de percevoir ces phénomènes de ce que l’on appelle couramment le Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP), puis dans un second temps vous trouverez des exercices plus spécifiques à la Motilité Musculaire Permanente (MMP) ou la pression exercée par la main du testeur devra être plus importante et adapté à la motilité des tissus sous-jacent.

Le Mécanisme Respiratoire Primaire (MRP)

Pour le néophyte, l’approche la plus aisée est celle de la cuisse.
Faites s’allonger un sujet sur le dos, et assis à ses cotés, posez votre main grande ouverte, doigts écartés, sur sa la partie la plus large de sa cuisse.

Vous devriez sentir au bout d’un certain temps la cuisse de votre sujet écarter vos doigts puis les laisser se resserrer de façon rythmique. Voilà cette motilité dont on parle tant, qui pulsera sous vos doigts de 8 à 12 fois par minute ou peut-être moitié moins. Si vous ne sentez rien.

Un autre exercice consiste à poser sa main à plat cette fois-ci sur la cuisse du patient et à sentir les tissus glisser vers le haut et le bas de façon rythmique.

Maintenant faisons un pas de plus pour mettre en évidence ce phénomène appelé Motilité Musculaire permanente.

La Motilité Musculaire Permanente (MMP)

Voici quelques tests succincts qui vous permettrons de mettre en évidence certaines caractéristiques physiologiques ou lésionnelles concernant la MMP.

  • La pompe musculaire
  • Les rythmicité multiples
  • Des Asynchronismes (désynchronisations)
  • Des pertes d’amplitudes
  • La respiration thoraco-diaphragmatique et la MMP

La pompe musculaire (MMP )

En premier lieu la MMP concerne le muscle. Nous allons donc mettre en évidence cette rythmicité musculaire. Par rapport au premier exercice, il vous faudra exercer des pressions un peu plus importante et profonde pour pouvoir percevoir la rythmicité musculaire.
Le muscle le moins difficile à appréhender sera le gastrocnémien médial ou jumeau interne qui est le muscle interne du mollet (pour les néophytes).
Avec vos deux mains englober le muscle et sentez le se gonfler et se dégonfler. 80% des enseignant d’une école d’ostéopathie ont pu sentir le muscle se gonfler et se dégonfler à la première tentative.

Les rythmicités multiples

La MMP est sensible à l’environnement.
Testez la rythmicité d’un membre au repos, compter les rythmes.
Testez avec des patchs de chaleur ou de froid et recompter.
Ce ne sera pas si évident
Faites courir votre sujet et recompter après. Vous devrez trouver des rythmes fortement accélérés…

Et si vous n’avez pas acquis encore acquis cette capacité, vous pourrez ressentir, à tort, une diminution des rythmes.
Etc, etc, etc

Les pertes de rythme

Quand une chaine musculo-articulaire est en lésion, quelle soit d’origine articulaire ou musculaire, il est possible que la rythmicité de l’ensemble de la chaîne soit divisée par deux.
Palper plusieurs muscles, vous en trouverez certains avec des pertes de rythmes. Testez le grand adducteur gauche souvent en lésion et libérez l1 sur l2 du même coté et testez à nouveau.

Les pertes d’amplitude

C’est un exercice bien plus difficile. Ici il s’agit de percevoir une restriction de mobilité du muscle. Elle peut être évidente quand la restriction est massive mais il nous faudra bien souvent comparer deux cotés pour en prendre conscience. Alors comparez…

Les pertes de synchronisme

Testez deux muscles symétriques. En théorie leurs glissement ne devraient pas être alternés. Testez et vous trouverez.  Quand un muscle glissera vers le haut, l’autre glissera vers le bas…
Idem pour les articulations. À vos temporaux…

La respiration thoraco-diaphragmatique et la MMP

Placez-vous à coté d’un sujet allongé sur le dos. Empaumez le fémur au dessus du genou d’une main et le tibia en dessous du genou de l’autre. Vous devez sentir le genou être mobilisé régulièrement dans le sens rotation interne / rotation externe. Demandez à votre patient de faire une apnée inspir, alors vous sentirez le fémur faire une rotation externe sur le tibia. Demandez une apnée expir et vous aurez alors une rotation interne du fémur sur le tibia. Si vous avez un résultat différent, alors une lésion sera cachée quelque part…

L’intérêt de cet exercice est de montrer la relation qui existe entre les motilités qui nous animent et la respiration thoraco-diaphragmatique…